Le Blog est-il un syndrome de mal être ?
L’idée
part du principe que si tu éprouves le besoin d’exposer publiquement des choses qui apparemment relèveraient de
l’intime comme : Tes impressions sur le dernier film de merde que tu as
vu, tes gribouillis que tu te targues de scanner et publier, la photo floue que
tu as prise lors de ton dernier voyage à Toumbouktou, ton avis dont on a rien à
foutre sur le dernier livre que tu as lu, ton malaise par rapport au décolleté
de la pétasse qui présente le 20h00 et qui t’empêche de bien suivre le journal
… Bref, si tu parles de ta misérable vie, donne ta misérable opinion sur ta
page web c’est que tu es bon pour une
psychanalyse.
Mais je me
pose quand même quelques questions.
Lorsqu’on
achète un magazine pour lire les critiques cinéma ou littéraires, en quoi
l’info qu’on vient de payer serait elle plus fiable ou plus objective que celle
publiée dans un blog ?
Qu’est ce
qui fait que le journaliste qui a écrit la critique soit plus apte à donner son
avis sur la question que n’importe qui d’autre ?
D’ailleurs
est on toujours d’accord avec les critiques ?
Depuis
quand, l’art naïf ou brut ont-ils été élevé au statut
« d’art » et qui l’a décidé ?
Avant
n’était ce pas qu’un gribouillis ?
Les plus
grands artistes n’ont ils pas utilisé des graffitis comme support et imposé
leur griffe aux yeux du monde pour toucher un plus grand publique ?
N’est ce
pas le nom du photographe ?
En quoi
l’anecdote d’une star serait elle plus croustillante que celle de Ticaca de
dans le Berry ?
En quoi un
artiste, un écrivain, ou un journaliste a-t-il plus de légitimité à s’exprimer
que n’importe qui d’autre ?
Qui a
décrété qu’ils ont le droit d’être plus égocentriques que les autres ?
En quoi
est ce que l’édition d’un livre ou la publication d’un journal est un acte plus
noble que de poster son post ?
Nombre de
merdes sont publiées par des maisons d’édition et nombre d’œuvres intéressantes
restent dans les placards car refusées par un éditeur con.
Un livre n’est pas écologique (car il faut tuer des
arbre pour faire du papier), est encombrant, payant, et il faut faire la pute
pour pouvoir l’éditer, une page web non.
Qui fait
d’un ramassis de cynisme un best seller, d’une croûte un chef d’œuvre, d’un
film chiant la « nouvelle vague »
, d’une blondasse fadasse la reine du 20h00, de la vie brisée d’une famille
« un show » prisé ?
Le public.
Et bien chaque
Blog a aussi son public. Et comme dans
tout, il y a à boire et à manger. Et chacun fait son marché.